Dans Au delà des montagnes d’Acrocero le spectateur partage la vie de la famille Kola dans la petite communauté de Svina. Un monde régit par les déplacements en barque, le rythme de la culture de la terre, de la chasse et de l’élevage des animaux. Un village aussi hospitalier que méfiant qui traite encore majoritairement les affaires locales selon les lois morales et sociales du Kanun, un code coutumier hérité de l’époque médiévale. Pour arriver à Svina, il faut naviguer sur le lac pendant deux heures depuis le petit port de Komani ou emprunter à pieds les flancs escarpés de la montagne depuis la ville de Püke à un jour de marche.
C’est ici que vivent trois frères et sœurs, Eduart quinze ans, Eristina, dix-sept ans et Bardhok, trente ans. Eduart, le benjamin s’occupe du troupeau de chèvres de la famille. Eristina, la dernière des filles consacre son temps à l’entretien de la maison tandis que Bardhok, l’aîné de la fratrie travaille avec sa barque sur le lac et s’occupe de gérer les problématiques quotidiennes du clan.
La construction de la première route pour voiture qui désenclavera le village pour permettre un accès plus rapide à la ville a débuté. Une construction longue et sinueuse à travers l’éminence des montagnes, parsemée de nids de poule, contrariée à chaque instant par l’évolution des réalités politiques de la région.